Qwant de mal en pis

Les affaires se multiplient pour le moteur de recherche français, bien loin de sa gloire passée. Aux prises avec la Collectivité territoriale de Corse, l’entreprise est en passe d’être chassée des lycées d’Île de France.

Hier, Qwant a annoncé dans un communiqué avoir enregistré en 2021 une hausse de son revenu brut de 39% par rapport à l’année précédente, à 11,9 millions d’euros (mais des pertes et bénéfices, il n’en sera fait nulle mention). Pour la nouvelle direction du moteur de recherche, « les bons résultats enregistrés en 2021 sont un signe fort d’une adéquation croissante du service offert avec les attentes et les besoins des utilisateurs ».

Et pourtant, au même moment, La Lettre A dévoilait que Qwant sera prochainement abandonné par les lycées d’Île-de-France. La Région considèrerait en effet que le moteur de recherche, intégré au portail francilien monlycee.net en 2018, n’a pas tenu ses promesses et aurait décidé de le retirer du portail et des tablettes et ordinateurs où il est installé par défaut depuis 2019.

Une décision qui n’arrange pas les affaires de l’entreprise sujette à de multiples polémiques, après des années à briller au firmament des pépites de la French Tech. Il se murmurait ainsi fin janvier que le moteur de recherche, qui repose encore et toujours sur Bing de Microsoft, cherchait à se vendre. Une rumeur rapidement démentie par Qwant qui martèle : « l’entreprise n’est pas à vendre ».

Qwant quête corse

Pourtant, il y en a une qui a bien envie de se la payer, l’entreprise… La collectivité territoriale de Corse réclame 485 000 euros à Qwant. L’affaire remonte à 2017. A l’époque, le moteur de recherche travaille sur Qwant Music, une filiale qui s’installe à Ajaccio. Une dizaine de salariés sont recrutés et l’entreprise s’engage sur trois ans à recruter 60 à 80 personnes. La collectivité corse fournit alors à Qwant 485 000 euros d’avances de subventions.

Trois ans plus tard, Qwant Music s’avère un échec, les salariés, une vingtaine, sont licenciés, les locaux fermés. La Collectivité de Corse vient donc réclamer qu’on lui rende son argent, nous apprend France 3. Ce que Qwant refuse, saisissant en mars 2021 le tribunal administratif de Bastia. Puis, en fin d’année dernière, l’entreprise décide de liquider sa filiale corse, ce qui implique que les actifs restants retourneront chez Qwant. La collectivité locale voit rouge et s’oppose à l’opération devant le tribunal de commerce d'Ajaccio, qui rendra son verdict en mai prochain.