Adecco piraté, ses salariés prélevés

Si le géant de l’intérim n’a pas confirmé officiellement le piratage, les témoignages d’intérimaires prélevés frauduleusement se multiplient.

 

Les témoignages se multiplient dans la presse quotidienne régionale. Des dizaines, voire des centaines de personnes, rapportent être victimes depuis le 8 novembre de prélèvements suspects sur leur compte bancaire. A chaque fois, la même somme, 49,85 euros, prélevés par une société, Solfex Sasu France. Point commun entre les victimes : toutes sont employées par Adecco.

Ce sont les syndicats du groupe spécialiste de l’intérim qui ont, les premiers, tirés le signal d’alarme. Dans un communiqué en date du 9, la CGT Intérim avertit que « suite à un piratage qu'a subi Adecco […], nombre de salarié(e)s d'Adecco ont été prélevés de 49.85 €uro par une société du nom de SOLFEX SASU ». Sur Facebook, un groupe s’est constitué pour rassembler les victimes de cette arnaque : il compte au moment où nous écrivons ces lignes 1400 inscrits. Le nombre total de victimes est encore inconnu.

Qui a dérobé les données des intérimaires ?

De son côté, la CFDT Adecco fustige le manque de communication du groupe, communication purement interne dans un premier temps, et largement défaillante puisque, à en croire les journaux régionaux et les témoignages sur les réseaux sociaux, les agences locales sont très diversement informées de la situation, certaines n’étant tout simplement « pas au courant » de ces prélèvements.

Le 11, Adecco a communiqué publiquement sur le sujet, indiquant que Solfex SASU « n’appartient pas au groupe Adecco ». L’entreprise n’évoque pas de piratage et explique avoir « diligenté une enquête interne », assurant au passage que, « à ce jour, aucun lien n’a été établi entre ces prélèvements frauduleux effectués par une société tierce et les missions de nos intérimaires ». Tout comme les syndicats, la société rappelle ne pas faire de prélèvement sur les comptes bancaires de ses employés et recommandent de faire opposition et de porter plainte.