Levée de fonds : malgré la crise, la France sort du lot

Les startups françaises ont réussi à lever plus de fonds en 2022 qu’en 2021 contrairement à leurs voisins européens, indique le baromètre annuel du capital risque d’EY.

Malgré la morosité ambiante dans le secteur de la tech, la France fait office d’exception. C’est du moins ce qu’avance le baromètre annuel du capital-risque réalisé par le cabinet EY. La French tech a levé un total de 13,5 milliards d’euros (Mds€) contre 11,6 Mds€ l’année dernière. Le tout, pour 735 opérations contre 784 un an plus tôt. Ce sont 8 nouvelles licornes qui ont vu le jour et 29 opérations supérieures à 100 millions d’euros qui ont été bouclées. Soit une hausse de 25% par rapport à 2021. Et le tout, pour une valeur totale de 6,2 Mds€.

La France se place au premier rang des pays de l’Union européenne, dans un contexte de crise économique mondiale et de baisse de confiance des investisseurs. « Son principal prétendant l’Allemagne accuse le coup avec une baisse très significative des montants levés à 10 milliards d’Euros (-38% en valeur). », indique le baromètre. Le Royaume-Unis lui, enregistre une baisse de 14% sur l’année. Les montants « s’établissent toutefois à 27,5 milliards d’euros », remarque EY.

Un écosystème plus résilient

« Concernant les secteurs les plus actifs, les services internet et les logiciels sont au coude à coude, ayant respectivement levé 2,98 Mrds€ et 2,94 Mrds € de financements », détaille le baromètre. Viennent ensuite les les FinTech avec 2,34 Mrds€ (+7 %) et les Cleantech avec 2,08 Mrds€ levés soit +172 %. 

Jean-Pierre Valensi, associé chez KPMG, a indiqué dans un second baromètre, que la croissance française « certes décriée par le passé face à la croissance rapide et exubérante de concurrents internationaux, n'en reste pas moins plus efficace et résiliente face à la nouvelle réalité post-2021, marquée par des risques majeurs ». A quoi s’ajoute la « très bonne » image de la France à l’international, et une centralisation qui joue en la faveur de l’écosystème français. « Paris a plein d'atouts (…) c'est assez facile (pour un fonds d’investissement ndlr) en venant à Paris de voir un grand nombre de sociétés », ajoute l’associé.

Une centralisation qui se traduit dans les chiffres. D’après le baromètre EY, l’Île-de-France représente 74% des investissements en valeur, soit 10 milliards d’euros.