TikTok

  • L'accord TikTok-Oracle suspendu

    Nouveau rebondissement dans les dĂ©boires de TikTok aux États-Unis. Alors que l'application d'origine chinoise devait se vendre en partie Ă  Walmart et Ă  Oracle, la nouvelle administration Biden a demandĂ© la suspension de cette opĂ©ration, le temps de procĂ©der Ă  son propre examen des risques posĂ©s par le service.

    Depuis plus d'un an TikTok est ballottĂ© aux États-Unis de dĂ©crets prĂ©sidentiels en dĂ©cisions de justice. Mais l'affaire devait ĂȘtre rĂ©solue suite Ă  l'accord trouvĂ© entre ByteDance, maison mĂšre de l'application chinoise, et le duo Oracle-Walmart. Ces derniers rachetaient les activitĂ©s de ByteDance aux États-Unis et 20% du capital de ByteDance Global, tandis qu'Oracle devenait le "partenaire technique" du Chinois, soit son hĂ©bergeur et son fournisseur d'infrastructures. 

    L'accord avait Ă©tĂ© obtenu de haute lutte, avec un Donald Trump et son administration soufflant le chaud et le froid, se dĂ©clarant tantĂŽt favorable Ă  la proposition d'Oracle, tantĂŽt en opposition avec les termes de l'accord. TikTok, qui avait fait l'objet avec Wechat d'un dĂ©cret d'interdiction en aoĂ»t, avait pu Ă©viter d'ĂȘtre banni du sol amĂ©ricain suite Ă  une dĂ©cision de justice, avant que le gouvernement n'accepte, finalement, sa vente Ă  Oracle et Walmart.

    RĂ©Ă©valuation des risques

    Les  États-unis ont depuis changĂ© de prĂ©sident et d'administration. Or l'Ă©quipe de Joe Biden compte bien mener sa propre Ă©valuation des risques posĂ©s par TikTok. Le Wall Street Journal nous apprend que hier soir, la nouvelle administration a demandĂ© le report de l'appel dĂ©posĂ© par la prĂ©cĂ©dente administration contre la dĂ©cision de justice retoquant l'interdiction de TikTok. Selon les sources du WSJ, l'accord passĂ© entre ByteDance, Oracle et Walmart a lui aussi Ă©tĂ© suspendu "pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e".

    En effet, l'administration Biden procĂšde Ă  une rĂ©Ă©valuation des risques que TikTok reprĂ©sente, de sorte Ă  dĂ©terminer si la menace Ă  la sĂ©curitĂ© nationale citĂ©e par l'administration Trump continue de justifier l'interdiction. Cette demande de report a trouvĂ© un Ă©cho favorable chez ByteDance, qui ne s'y oppose pas, espĂ©rant sans doute ĂȘtre de nouveau autorisĂ© aux USA sans avoir pour autant Ă  se vendre.

  • La FTC enquĂȘte sur la collecte de donnĂ©es par les rĂ©seaux sociaux et les plateformes vidĂ©o

    Le rĂ©gulateur amĂ©ricain du commerce vient de sommer Amazon, ByteDance, Discord, Facebook, Reddit, Snapchat, Twitter, WhatsApp et YouTube de clarifier leurs pratiques sur la collecte et le traitement des donnĂ©es personnelles de leurs utilisateurs. L’enquĂȘte de la FTC entend comprendre comment les activitĂ©s de ces plateformes influencent les AmĂ©ricains, notamment les mineurs. 

    Les pratiques des plateformes numĂ©riques quant aux donnĂ©es de leurs utilisateurs font souvent l’actualitĂ©, qu’il s’agisse de scandales ponctuels ou de rĂ©flexions sur le long terme sur leur influence. Et frĂ©quemment les rĂ©gulateurs se penchent sur ce que ces gĂ©ants font de nos donnĂ©es. La FTC entre dans la danse en ordonnant une vaste enquĂȘte visant Amazon, ByteDance, Discord, Facebook, Reddit, Snapchat, Twitter, WhatsApp et YouTube. L’autoritĂ© amĂ©ricaine de la concurrence explique vouloir mener des â€œĂ©tudes de grande envergure”, sans avoir en tĂȘte de faire appliquer une loi spĂ©cifique ou de sanctionner ces neufs gĂ©ants. 

    La FTC exige d’eux qu’ils l’informent quant Ă  la maniĂšre dont ils collectent et utilisent les donnĂ©es personnelles de leurs utilisateurs, comment ces donnĂ©es sont exploitĂ©es dans le cadre de campagnes publicitaires ou d’engagement des utilisateurs et surtout quels effets ont ces pratiques sur les enfants et les adolescents. Le rĂ©gulateur s’intĂ©resse en particulier aux techniques dĂ©terminant quels publicitĂ©s et contenus sont prĂ©sentĂ©s aux consommateurs et sur l’application d’algorithmes et l’analyse de ces donnĂ©es. 

    Quel impact des réseaux sociaux sur nos comportements ?

    Objectif : comprendre comment fonctionnent ces plateformes et quel est leur impact sur les comportements des AmĂ©ricains, notamment les jeunes. “MalgrĂ© leur rĂŽle central dans notre vie quotidienne, les dĂ©cisions que prennent les principales plateformes en ligne concernant les consommateurs et leurs donnĂ©es restent secrĂštes” expliquent trois des membres de la FTC dans un communiquĂ©. “Les questions critiques sur les modĂšles commerciaux, les algorithmes, la collecte et l'utilisation des donnĂ©es sont restĂ©es sans rĂ©ponse”.

    Le champ des informations demandĂ©es au neufs plateformes est particuliĂšrement large, couvrant de nombreuses mĂ©triques (nombre d’utilisateurs, activitĂ©s, outils utilisĂ©s, etc.). “La FTC veut comprendre comment les modĂšles commerciaux influencent ce que les AmĂ©ricains entendent et voient, avec qui ils parlent et quelles informations ils partagent” poursuivent Rohit Chopra, Rebecca Slaughter et Christine Wilson.

  • Le temps du copycat

    L’application de chat-audio la plus populaire du moment voit beaucoup de ses concurrents reprendre son idĂ©e et l’incorporer Ă  leurs applications. Dans le mĂȘme temps, Instagram et Snapchat se mettent Ă  faire du TikTok. Et Slack fait de l'Instagram aussi.

    Investissez le marché avec une idée novatrice. Captez ce nouveau marché. Faites-vous copier par la concurrence. Les entreprises des Big Tech sont coutumiÚres du fait. Facebook a créé Stories pour faire concurrence à Snapchat. Facebook a fini par racheter Instagram aprÚs que celui-ci lui prenait des parts de marché. Etc.

    La donne n’a pas changĂ© en 2021. AprĂšs Twitter et son Communities, voici que d’autres entreprises se tournent vers des applications-clones de Clubhouse, l’application de chat-audio la plus populaire du moment. Lorsque Instagram copie TikTok. Et que Slack copie Instagram.

    Ainsi, Discord, LinkedIn, Spotify ou encore Slack ont tous annoncĂ© dĂ©velopper des applications de chat-audios similaires Ă  Clubhouse depuis le dĂ©but de la semaine, alors que l’entreprise surfe sur un succĂšs insolent. Clubhouse est en effet passĂ©e de deux millions d’utilisateurs en janvier dernier Ă  dix millions en fĂ©vrier, selon les chiffres communiquĂ©s par son patron Paul Davidson, lors d’un town-hall meeting. Elle n’en comptait que 1500 en mai 2020.

    Jeu des sept différences

    Bien sĂ»r, toutes ont leur spĂ©cificitĂ© propre qui les distingue de Clubhouse. Dans le cas de LinkedIn, par exemple, l’application sera directement reliĂ©e Ă  Stories, la fonction live-vidĂ©o de LinkedIn, lequel a crĂ©Ă© un nouveau statut de crĂ©ateur pour que ses utilisateurs puissent configurer leur profil et en suivre d’autres.

    Celui de Discord s’appelle Stage Channels et est disponible sur toutes les plateformes depuis le 31 mars, faisant d’elle la premiĂšre application de chat-audio disponible ailleurs que via Ios ou Android. Spotify a de son cĂŽtĂ© fait le pari du rachat en acquĂ©rant Locker Room, rapporte The Verge, une opĂ©ration dont le montant n’a pas Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©.

    Le patron de Slack, Steward Butterfield, a mĂȘme rĂ©vĂ©lĂ© travailler sur une version de Clubhouse pour Slack... lors d’une interview sur Clubhouse avec Josh Constine, journaliste de TechCrunch.

    Slack fait du Instagram, Instagram et Snapchat font du TikTok

    Mais le serpent qui se mord la queue ne s’arrĂȘte pas lĂ . Dans cette mĂȘme interview sur Clubhouse, Steward Butterfield a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© travailler sur une version Slack de Stories, l’outil d’Instagram et de Snapchat.

    « Pour les gens le fait d’ĂȘtre capable de s’envoyer constamment des messages va juste accroĂźtre leur envie de se diriger vers ce mode de communication », a admis Steward Butterfield Ă  Josh Constine. Slack rejoint donc LinkedIn et YouTube dans l’utilisation de ce type d’application.

    TikTok n’est Ă©galement pas en reste face Ă  la concurrence. Instagram vient d’annoncer le lancement de Remix, une application permettant de s’enregistrer en vidĂ©o en rĂ©action Ă  une autre vidĂ©o, une fonctionnalitĂ© calquĂ©e sur le mode « Duets Â» de TikTok. Toujours selon TechCrunch, Snapchat serait Ă©galement en dĂ©veloppement sur la mĂȘme fonctionnalitĂ©, aprĂšs avoir lancĂ© Spotlight. Son nom ? Remix.

    Le monde est petit. Et décidément trÚs créatif.

  • TikTok bĂ©nĂ©ficie finalement d’un sursis

    Nouveau coup de thĂ©Ăątre dans l’affaire TikTok. Interdit aux États-Unis en fin de semaine derniĂšre, l’application bĂ©nĂ©ficie d’un sursis et pourra continuer Ă  opĂ©rer sur le sol amĂ©ricain pour peu que son projet d’accord soit validĂ© par l’administration amĂ©ricaine.  Si l'on devait accorder un prix Nobel de l'art de souffler le chaud et le froid, Donald Trump l'emporterait haut la main. Dernier revirement en date, concernant l'inĂ©vitable TikTok, le prĂ©sident des États-Unis s'est dit favorable Ă  l'accord cĂ©dant une part du capital de l'application chinoise Ă  des entreprises amĂ©ricaines dont Oracle et Walmart. Ce faisant, l'application bĂ©nĂ©ficie d'un sursis d'une semaine supplĂ©mentaire, le temps que ce projet d'accord soit examinĂ©. TikTok explique dans un communiquĂ© qu’il a soumis “une proposition qui rĂ©sout les problĂšmes de sĂ©curitĂ© de l'administration et rĂšgle les questions concernant l'avenir de TikTok aux États-Unis”. Son plan se conforme, selon l’entreprise, aux exigences du CFIUS, notamment en travaillant avec Oracle, ”fournisseur de cloud chargĂ© de sĂ©curiser pleinement les donnĂ©es de nos utilisateurs” Ă©crit l’entreprise chinoise. En outre, Oracle et Walmart participeront tous deux Ă  un tour de financement prĂ©-IPO de TikTok dans lequel ils pourront prendre jusqu'Ă  20% de participation cumulĂ©e dans l'entreprise.  Ce rebondissement, qui n'est probablement pas le dernier, fait suite Ă  l'interdiction prononcĂ© vendredi de TikTok et de WeChat sur le sol amĂ©ricain. Le bannissement du premier n'aura pas durĂ© 24h mais encore faut-il qu'un accord satisfaisant toutes les parties en prĂ©sence soit trouvĂ©. Rappelons que Donald Trump, aprĂšs avoir soumis le maintien de l'application aux Etats-unis Ă  sa vente Ă  une entreprise amĂ©ricaine, avait vu d'un mauvais oeil la proposition de rachat faite par Microsoft, avant de s'aligner sur la position de l'entreprise de Satya Nadella. Puis il avait prĂ©fĂ©rĂ© l'offre de l'entreprise de son grand ami Larry Ellison, Oracle, mais l'accord passĂ© avec TikTok ne lui convenait finalement pas. D'oĂč l'interdiction prononcĂ©e vendredi, suivi du revirement d'aujourd'hui. 

    Une lecture allisonienne de l'affaire TikTok 

    On pourrait bien Ă©videmment cĂ©der Ă  la facilitĂ© et considĂ©rer ces coups de thĂ©Ăątre comme le seul fait du PrĂ©sident, dont l'inconstance fait frĂ©quemment les gros titres. Mais on peut Ă©galement se livrer Ă  un brin de sociologie des organisations. Dans L'essence de la dĂ©cision, le chercheur amĂ©ricain en sciences politiques Graham T. Allison analyse la crise des missiles de Cuba en 62 sous l'angle de plusieurs modĂšles. Il en ressort une lecture des Ă©vĂšnements basĂ©e sur les rapports de force entre les diffĂ©rentes composantes de l'administration Kennedy, de qui prĂ©fĂšre un bombardement, favorise l'invasion ou pousse Ă  l'embargo.   Et si, dans le cas de TikTok, les mĂȘmes processus Ă©taient Ă  l'Ɠuvre ? La presse amĂ©ricaine rapporte ainsi que le projet d'accord en vertu duquel Walmart et Oracle prendraient 20% du capital de l'application a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©, ou du moins est plĂ©biscitĂ©, par le DĂ©partement amĂ©ricain du TrĂ©sor et son patron, Steve Mnuchin. D'un autre cĂŽtĂ©, nous avons des parlementaires qui s'opposent Ă  un tel accord, arguant de prĂ©occupations de sĂ©curitĂ© nationale. Il faut Ă©galement composer avec la justice, saisie par TikTok qui dĂ©nonce un dĂ©cret prĂ©sidentiel politiquement motivĂ© et violant le Premier Amendement.  Tout n'est que rapports de force entre ces diffĂ©rentes composantes : on peut imaginer que les arguments des partisans d'une interdiction ont fait mouche auprĂšs du prĂ©sident en fin de semaine, avant que les soutiens d'un accord n'aient gain de cause ce week-end. Evidemment, nous n'allons pas affirmer que cette lecture est la seule valide, mais elle a le mĂ©rite de dĂ©passer l'habituel poncif d'un Trump erratique dĂ©cidant seul de la politique amĂ©ricaine. 
  • TikTok et WeChat bannis des États-Unis dimanche

    Le secrĂ©taire d’Etat au commerce a annoncĂ© qu’à compter de dimanche, les applications WeChat et TikTok seront bannies du sol amĂ©ricain. Le second peut toutefois espĂ©rer une levĂ©e de l’interdiction s’il parvient d’ici le 12 novembre Ă  rassurer l’exĂ©cutif.  MalgrĂ© un accord trouvĂ© avec Oracle et des rumeurs quant Ă  l’arrivĂ©e Ă  sa tĂȘte du cofondateur d’Instagram, Kevin Systrom, TikTok sera frappĂ© d’interdiction aux États-Unis Ă  compter de ce dimanche. Et il n’est pas le seul puisque WeChat est lui aussi concernĂ© par la mesure prise par le Department of Commerce ce jour.  “Bien que les menaces posĂ©es par WeChat et TikTok ne soient pas identiques, elles sont similaires. Chacun collecte de vastes Ă©tendues de donnĂ©es auprĂšs des utilisateurs, y compris l'activitĂ© du rĂ©seau, les donnĂ©es de localisation et les historiques de navigation et de recherche. Chacun est un participant actif au complexe civilo-militaire de la Chine et est soumis Ă  une coopĂ©ration obligatoire avec les services de renseignement du PCC” se justifie le secrĂ©tariat d’Etat.  Pour TikTok, c’est un coup dur. Si ByteDance, sa maison-mĂšre, n’avait pas vendu ses activitĂ©s amĂ©ricaines au 15 septembre, il avait nĂ©anmoins trouvĂ© un accord avec Oracle, qui devenait son partenaire technique. Avec le passage de l’application sur une infrastructure amĂ©ricaine, l’application semblait pouvoir Ă©viter et l’interdiction et la cession complĂšte.  D’autant que Steven Mnuchin, le secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain au TrĂ©sor, se serait alignĂ© sur un projet d’accord en vertu duquel plusieurs entreprises amĂ©ricaines, dont Oracle et Walmart, prenaient une participation majoritaire au capital de TikTok, un comitĂ© de surveillance Ă©tait constituĂ© et l’application acceptait un audit permanent. Mais Donald Trump n’a semble-t-il pas Ă©tĂ© sĂ©duit par l’idĂ©e. 

    Sécurité nationale

    C’est donc l’interdiction qui l’emporte. Dans le dĂ©tail, Ă  partir du 20 septembre, sont prohibĂ©es “toute fourniture de service pour distribuer ou maintenir les applications mobiles WeChat ou TikTok, le code constitutif ou les mises Ă  jour d'applications via une boutique d'applications mobiles en ligne aux États-Unis”.  De mĂȘme, toutes formes d’hĂ©bergement, de fourniture de service rĂ©seau ou encore de peering permettant le fonctionnement ou la mise Ă  jour des deux apps sont interdites. Enfin, il est Ă©galement interdit dans WeChat de transfĂ©rer des fonds ou d’effectuer des paiements.  "Les actions d’aujourd’hui prouvent une fois de plus que le prĂ©sident Trump fera tout ce qui est en son pouvoir pour garantir notre sĂ©curitĂ© nationale et protĂ©ger les AmĂ©ricains contre les menaces du Parti communiste chinois" souligne dans un communiquĂ© le secrĂ©taire du dĂ©partement amĂ©ricain du Commerce, Wilbur Ross, qui ajoute que si d’autres applications devaient avoir le “comportement illicite” de TikTok et WeChat, elles feraient face au mĂȘme traitement. TikTok peut nĂ©anmoins obtenir la levĂ©e de l’interdiction, s’il parvient Ă  rassurer l’exĂ©cutif quant Ă  la menace que l’application de vidĂ©os fait peser sur la sĂ©curitĂ© nationale amĂ©ricaine.
  • TikTok Ă©vitera-t-il la vente ?

    Si la poursuite de ses activitĂ©s aux États-unis est soumise Ă  la vente de ses activitĂ©s amĂ©ricaines Ă  un acteur local, TikTok pourrait Ă©viter cet Ă©cueil. ByteDance, sa maison-mĂšre, est en pourparlers avec les autoritĂ©s amĂ©ricaines, et ce alors que l’échĂ©ance fixĂ©e par Donald Trump approche.  ByteDance serait en discussion avec le gouvernement amĂ©ricain. Les deux parties Ă©changent en effet depuis que Donald Trump a dĂ©cidĂ©, par dĂ©cret, de bannir TikTok du sol amĂ©ricain, Ă  moins que la populaire application d’origine chinoise ne se vende Ă  une entreprise amĂ©ricaine. L’affaire fait depuis grand bruit. Toutefois, le Wall Street Journal croit savoir que les discussions ont pris un nouveau tour. Il s’agirait en effet pour ByteDance d’éviter la vente totale de TikTok aux États-unis. Ainsi, l’entreprise chinoise vendrait une partie de ses actifs en AmĂ©rique du Nord, comme prĂ©vu, mais pourrait en conserver une partie. Toutefois, cette solution n’est pas encore acquise et les sources du WSJ ne savent pas si l’administration Trump est susceptible de pencher en ce sens.

    Une vente trĂšs politique

    Les nĂ©gociations s’éternisent donc, alors mĂȘme que la date butoir approche. Donald Trump, dans son dĂ©cret, avait laissĂ© 90 jours Ă  TikTok pour se vendre, soit jusqu’au 20 septembre Ă  l’entreprise pour trouver un repreneur, et jusqu’au 12 novembre pour conclure la vente, sans quoi TikTok sera banni des États-Unis. On sait que Microsoft, Oracle et Twitter ont candidatĂ© Ă  la reprise des activitĂ©s de ByteDance, au moins en AmĂ©rique du Nord. Un accord aurait Ă©tĂ© sur le point d’ĂȘtre conclu, d’oĂč la dĂ©mission du CEO de TikTok. NĂ©anmoins, entre Donald Trump qui souffle le chaud et le froid, et PĂ©kin qui a dĂ©cidĂ© d’y mettre son grain de sel, obligeant TikTok Ă  obtenir son feu vert s’il souhaite vendre ses algorithmes, la situation dĂ©jĂ  difficile pour l'entreprise chinoise s'est complexifiĂ©e davantage. Pendant ce temps, l’horloge tourne.
  • TikTok sauvĂ© par la justice... temporairement

    Dimanche, une dĂ©cision de la justice amĂ©ricaine a offert un peu d’air Ă  TikTok. L’application chinoise Ă©vite le bannissement, un juge considĂ©rant que son interdiction viole le Premier Amendement. Mais tout sera Ă  recommencer d’ici Ă  novembre. 

    La Cour de district de Columbia vient de donner raison Ă  TikTok en accordant Ă  l’application d’origine chinoise une injonction prĂ©liminaire contre l’interdiction de l’application prononcĂ©e le 17 septembre. A cette date, le Department of Commerce avait appliquĂ© Ă  la lettre les ordres de Donald Trump en prononçant l’interdiction Ă  partir du 20 de TikTok et de WeChat. 

    Le premier a cependant rapidement bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un sursis puisque, la veille de la date butoir, l’administration amĂ©ricaine a dĂ©cidĂ© de retarder son bannissement des stores applicatifs sur le sol amĂ©ricain, dans l’attente de l’examen d’un accord passĂ© entre TikTok, sa maison-mĂšre chinoise ByteDance, Oracle et Walmart. NĂ©anmoins, la perspective que les deux entreprises amĂ©ricaines ne dĂ©tiennent au final que 20% du capital de TikTok aux États-Unis semblait dĂ©plaire au PrĂ©sident. 

    Nouvelle échéance en novembre

    Le sursis ne tenait donc qu’à un fil, mais voilĂ  que la justice s’en mĂȘle. Saisi en aoĂ»t par TikTok, le tribunal de Columbia vient de rendre un verdict en faveur de l’application chinoise. Il marche ainsi dans les pas de la Cour de District Nord de Californie, qui a invalidĂ© pour sa part l’interdiction de WeChat au motif que l’impĂ©ratif de sĂ©curitĂ© nationale ne justifiait pas une violation du Premier Amendement en bannissant l’application, alors que le gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă©chouait Ă  produire une preuve solide de la menace que WeChat faisait planer sur les États-Unis. 

    A Washington, le juge Carl T. Nichols semble avoir suivi l’avis de sa collĂšgue californienne (mais il faudra attendre la publication de sa dĂ©cision pour en avoir le coeur net). Alors que l’administration amĂ©ricaine, parĂ©e de ses prĂ©occupations quant Ă  la sĂ©curitĂ© des États-Unis, faisait valoir que l’interdiction de TikTok n’impliquait pas les droits du Premier Amendement, les avocats de l’application chinoise ont quant Ă  eux insistĂ© sur l’atteinte faite au droit des utilisateurs de s’exprimer, et ce dans un contexte de pandĂ©mie et Ă  quelques semaines d’une Ă©lection. 

    Ils ont donc eu gain de cause, pour le moment du moins. Car le juge a en effet refusĂ© de se prononcer “pour le moment” sur les nouvelles mesures entrant en vigueur le 12 novembre Ă  moins que TikTok ne trouve un accord satisfaisant le gouvernement amĂ©ricain. Et si l’entreprise chinoise se rĂ©jouit de la dĂ©cision de justice, elle n’en rappelle pas moins qu’elle souhaite poursuivre le dialogue avec l’exĂ©cutif amĂ©ricain.

  • TikTok visĂ© par une plainte d’associations de consommateurs europĂ©ens

    Le bureau europĂ©en des unions de consommateurs (BEUC) ainsi que plusieurs associations de droit des consommateurs ont dĂ©posĂ© une plainte contre l’application pour de multiples infractions, notamment sur la protection des trĂšs jeunes consommateurs contre des publicitĂ©s cachĂ©es ou des contenus inappropriĂ©s.

    Alors qu’il est actuellement en ballottage favorable aux États-Unis aprĂšs que la nouvelle administration Biden ait suspendu les discussions visant Ă  vendre ses activitĂ©s Ă  Oracle, consĂ©quence des manƓuvres de l’administration Trump pour la bannir du territoire, voilĂ  que TikTok est Ă©galement en dĂ©licatesse avec les autoritĂ©s europĂ©ennes.

    Le Bureau europĂ©en des unions de consommateurs (BEUC), la Commission europĂ©enne ainsi que plusieurs associations de droits des consommateurs ont dĂ©posĂ© une plainte contre l’application TikTok pour infraction Ă  de multiples rĂšgles europĂ©ennes, ont-ils annoncĂ© dans un communiquĂ© de presse, mardi.

    Dans le dĂ©tail, il est reprochĂ© Ă  TikTok des conditions d’utilisation « injustes Â» qui lui donneraient un droit de regard et d’utilisation absolu sur le contenu des vidĂ©os ainsi qu’une pratique trompeuse et peu comprĂ©hensive par son plus jeune public quant Ă  l’utilisation des donnĂ©es personnelles. La BEUC pointe une incapacitĂ© de l’entreprise Ă  protĂ©ger ses plus jeunes utilisateurs contre des publicitĂ©s cachĂ©es ou des contenus inappropriĂ©s.

    « Panneau publicitaire Â»

    « Les enfants adorent TikTok mais l’entreprise ne les protĂšge pas. Nous ne voulons pas que nos plus jeunes soient exposĂ©s Ă  des publicitĂ©s invasives et cachĂ©es et, sans qu’ils le sachent, transformĂ©s en panneau publicitaire lorsqu’ils souhaitent simplement s’amuser Â», a indiquĂ© la directrice du BEUC Monique Goyens.

    L’UFC-Que-Choisir demande notamment Ă  ce que l’entreprise « informe mieux sur sa politique et son modĂšle Ă©conomique Â» et mette « en place des mesures efficaces de protection des mineurs Â». Les associations de consommateurs ont prĂ©cisĂ© avoir alertĂ© 15 autres pays et les enjoignent Ă  enquĂȘter sur l’entreprise.

    « Nous avons contactĂ© la BEUC et aimerions nous entretenir avec eux pour Ă©couter leurs inquiĂ©tudes Â», a indiquĂ© un porte-parole de TikTok Ă  Reuters. TikTok a assurĂ© l’agence de presse avoir dĂ©veloppĂ© une application expliquant de maniĂšre claire Ă  son plus jeune public sa politique de confidentialitĂ© et sa position sur la vie privĂ©e.

    En janvier dernier, l’Italie avait bloquĂ© l’application Ă  tous ceux n’étant pas en mesure de prouver qu’ils avaient l’ñge minimum requis de 13 ans aprĂšs qu’une fillette de 10 ans soit dĂ©cĂ©dĂ©e aprĂšs avoir jouĂ© au « jeu du foulard Â» sur le rĂ©seau social, Ă©crivait Le Monde.